Yoann Le Bras, Directeur des ressources humaines chez MBA Mutuelle

Yoann Le Bras, Directeur des ressources humaines chez MBA Mutuelle Yoann Le Bras, 44 ans, est intervenu lors de la soirée « Parlons Jeunesse » de la Fondation UBS afin de nous apporter son regard pour la table ronde « Mon job de rêve / Ma collaboration idéale » 

Quel métier vouliez-vous faire quand vous étiez plus jeune ?  

Je voulais être motard dans la gendarmerie   

 

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?  

La vie ! J’ai trouvé ma voie seulement après le BAC +4 où j’ai décidé de me spécialiser en master psychologie du travail à Rennes 2 puis à Paris V. 

Et en 2017 j’ai repris des études : un Master 2 en RH, puis un Master droit du travail et de la protection sociale  

 

Qu’attendez-vous d’un nouveau collaborateur ?  

Qu’il ait l’envie de s’impliquer dans notre entreprise.   

 

Comment ça se détecte ?  

Ça peut s’identifier à l’entretien, si le milieu lui parle, s’il dégage un intérêt, s’il émet de la curiosité.   

Nous avons 150 salariés chez MBA Mutuelle, c’est une PME, donc on n’est pas des solitaires, on ne peut pas rester dans son coin et travailler en « solo”. L’implication est donc un élément très important pour moi, même peut-être avant la compétence.   

 

Quel adjectif vous définit aujourd’hui ? Que dit-on de vous ? 

C’est difficile comme question ! Je dirais que je suis quelqu’un d’impliqué dans ce que je fais.  

 

Quelles sont les difficultés rencontrées aujourd’hui pour une entreprise en termes de recrutement ? (Compétences, confort de vie...)  

LA difficulté est le volume de candidatures trop faible, donc c’est difficile de faire le bon choix . Il y a plus d’offres, donc moins de candidats par offre.   

Je trouve aussi qu’il y a une baisse de la qualité des candidatures (rien à voir avec l’humain, tout le monde a le droit de postuler) mais par exemple sur 50 candidatures pour un poste, la moitié ont postulé au hasard, ¼ avait finalement pas réellement compris le poste et donc l’entretien dure 5 minutes, et donc au final il reste plus qu’1/4 des personnes qui ont réellement postulé.   

Le moteur actuellement pour postuler c’est « Est-ce que je vais pouvoir gagner plus ? et Est-ce que je vais pouvoir faire du télétravail ? ». Donc on a beaucoup de candidats qui sont en poste et qui postulent un peu au pif pour voir si ça prend... mais il n'y a pas d’implication !  

L’équilibre vie perso et vie pro, je suis d’accord, mais il ne faut pas oublier que le travail c’est quand même minimum 7h dans la journée donc c’est important que ça procure du plaisir, un épanouissement personnel, c’est donc nécessaire selon moi de s’impliquer.   

Donc la vraie difficulté en conclusion, c’est de trouver des gens qui cherchent un job pour s’épanouir.   

 

Qu’est-ce qu’un jeune d’aujourd’hui apporte à l’entreprise ?   

De la jeunesse, c’est-à-dire de l’énergie, de la naïveté, de la créativité. C’est un regard, une bouffée d’oxygène.   

Un jeune en 2022 apporte la même chose qu’il y a 10-20 ans, c’est-à-dire sa jeunesse, son énergie, l’envie de dépoter.   

 

Qu’est-ce que vous faites pour “séduire” les jeunes ?  

On leur donne leur chance. On n’est pas là pour les séduire, nous on cherche des personnes qui veulent apprendre et évoluer.   

Par contre on va leur dire qu’on leur fait confiance, qu’on va les accompagner, et que ça va marcher.   

Il y a aussi une politique d’alternance de mise en place. Par exemple à la rentrée de septembre nous avons 15/150 salariés qui sont des alternants. Et on essaye de leur donner des moyens pour mettre en place des choses pour leur permettre de s’épanouir, les épauler.   

Cette “confiance”, “chance” qu’on veut leur donner, on essaye de la faire retranscrire dans les offres d’emplois.   

 

Est-ce que vous proposez des choses “tendances” qui attirent les jeunes comme une augmentation de salaire, du télétravail ?   

Oui, on augmente les salaires mais pour tous, pas que pour les jeunes.   

Tous les ans on renégocie ce qu’il est possible de faire de manière collective.   

Tous les ans, on travaille avec les partenaires sociaux pour la revalorisation collective, et il y a aussi un exercice individuel fait par le manager en fonction des compétences et de la progression du collaborateur.   

Concernant le travail hybride, on en faisait déjà il y a 5 ans. On travaille dessus avec les partenaires sociaux, c’est beaucoup de concertations avec les employés pour connaitre leurs attentes. Par exemple, ce qui ressort actuellement chez nos employés c’est que 80% d’entre eux veulent du Télétravail, 20% n’en veulent pas. Et 50 préfèrent seulement quelques jours mais non fixes dans l’année. La plupart souhaitent seulement 2 jours maxi dans la semaine…  

 

Pourquoi MBA Mutuelle a souhaité devenir membre fondateur de la fondation UBS ?  

Devenir membre fondateur pour MBA Mutuelle c’est renforcer notre démarche de proximité avec l’UBS avec laquelle nous avons de très bonnes relations. Nous sommes conscients qu’il faut aller à la rencontre des étudiants, non seulement pour recruter nos futurs collaborateurs mais aussi pour les ouvrir au monde de l’entreprise. Nous en avons la responsabilité, et la fondation est pour nous le bon support.